En 2024, les femmes n’occupaient que 6,25 % des postes de Président·e ou Directeur·rice Général·e au sein du CAC 40, contre 93,75 % pour les hommes, qui dominent toujours largement ces fonctions stratégiques. Pourtant, une évolution est en marche : les femmes représentent désormais 28 % des membres des instances dirigeantes du CAC 40, soit une progression de 2 points en un an. Une avancée, certes, mais encore lente. Cette dynamique s’explique davantage par l’impulsion des mesures législatives, comme la loi Rixain et les quotas, que par une réelle transformation des mentalités.
🧐 Et pourtant, les faits sont là :
- Une entreprise plus mixte est plus performante.
- Une organisation inclusive attire plus de talents.
- Une diversité réelle renforce la marque employeur.
Alors, pourquoi viser plus d’inclusion et de mixité ? Et surtout, comment y parvenir concrètement ?
Un contexte légal plus exigeant
Le cadre légal s’est renforcé, poussant les entreprises à agir concrètement.
Loi Copé-Zimmermann – 2011
Cette loi marque un tournant dans la représentation des femmes au sommet des entreprises. En effet, elle impose un quota de 40 % de femmes dans les conseils d’administration et de surveillance.
Concrètement, elle s’applique aux entreprises cotées en bourse, ou à celles comptant plus de 250 salariés ou un chiffre d’affaires supérieur à 50 millions d’euros.
Loi du 4 août 2014
Avec cette loi, l’égalité femmes-hommes ne se limite plus à l’entreprise. Désormais, elle s’étend à l’ensemble du tissu social. Dans ce cadre, les obligations de négociation sont renforcées en entreprise et au sein des branches professionnelles.
Par ailleurs, la loi réforme le congé parental afin d’encourager un meilleur partage des responsabilités familiales.
Loi Rebsamen – 2015
Cette loi vise à faire de l’égalité un enjeu central du dialogue social. Pour cela, elle impose aux entreprises de mener une négociation annuelle obligatoire.
Deux thèmes sont concernés : l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, et la qualité de vie au travail.
Loi « Avenir Professionnel » – 2018
Cette loi introduit l’Index de l’égalité femmes-hommes, devenu un outil clé du pilotage RH. Depuis son entrée en vigueur, il est obligatoire pour toutes les entreprises de plus de 50 salariés. Chaque année, ces entreprises doivent publier une note globale, calculée à partir de plusieurs indicateurs.
📋 Parmi eux : les écarts de rémunération, les augmentations, les promotions, ou encore le retour de congé maternité.
Loi Rixain – 2021
Dernière en date, cette loi vise à accélérer l’accès des femmes aux postes de pouvoir. Pour cela, elle introduit des quotas progressifs dans les entreprises de plus de 1 000 salariés. 👀 Dès 2027, 30 % des cadres dirigeants et membres des instances dirigeantes devront être des femmes.
🚀 Ce seuil passera à 40 % en 2030, avec un délai de deux ans pour se mettre en conformité. En parallèle, la loi renforce la transparence de l’Index égalité.
Pourquoi l’inclusion et la mixité sont essentielles ?
L’inclusion et la mixité ne sont pas qu’un enjeu RH. Elles sont devenues de véritables leviers de performance, d’innovation et d’attractivité pour les entreprises.
Un moteur de performance
🤔 Selon Harvard Business Review, un fort sentiment d’intégration augmente la performance de 56 %. En parallèle, il réduit les congés maladie de 75 %.
Autrement dit, quand les salariés se sentent inclus, ils sont plus investis et plus efficaces.
Une réponse aux enjeux de recrutement
Dans les secteurs trop genrés, les tensions sur le recrutement s’aggravent. En revanche, ouvrir ses portes à la mixité permet d’élargir son vivier de talents.
Résultat : un marché du travail plus fluide et plus équilibré.
Un facteur d’adaptation au marché
Représenter la diversité de la société, c’est mieux comprendre ses besoins. Donc, une entreprise plus mixte est aussi plus en phase avec sa clientèle. Elle sait alors s’adresser à tous les publics, sur tous les canaux.
💪 Cela renforce à la fois sa légitimité, sa compétitivité… et sa marque employeur.
Un levier d’innovation
Des profils différents, c’est autant de visions nouvelles sur les problématiques internes.
🧲 Ainsi, la diversité enrichit la réflexion, stimule la créativité et favorise l’émergence de solutions inédites.
Comment bâtir une vraie stratégie d’inclusion et de mixité ?
La polarisation des genres dans les grandes entreprises interroge.
Pourquoi certaines structures deviennent-elles presque exclusivement féminines, quand d’autres restent massivement masculines ?
Progressivement, cette séparation crée des univers professionnels cloisonnés.
D’un côté, des secteurs surinvestis par les femmes — parfois sous-valorisés — que l’on appelle les « pink ghettos ». De l’autre, des domaines presque exclusivement masculins, les « blue ghettos ».
Cette répartition horizontale, loin d’être anodine, freine la mixité réelle et enferme les talents dans des rôles stéréotypés.
Comment alors construire une entreprise plus équilibrée, où chacun peut évoluer sans barrière de genre ?
1. Favoriser la mixité et l’égalité professionnelle en sensibilisant les équipes
La sensibilisation à la mixité commence dès l’intégration des nouvelles recrues.
📣 Former les équipes sur les enjeux de l’égalité femmes-hommes est une étape clé. Cela passe par des ateliers interactifs, des formations régulières et des campagnes de sensibilisation.
🔧 L’objectif est de briser les stéréotypes, d’éduquer et d’informer pour créer un environnement plus inclusif. En parallèle, il est crucial de mesurer l’impact de ces actions pour ajuster la stratégie et garantir l’efficacité.
Lire également : 5 étapes pour créer un environnement de travail inclusif.
2. Accélérer en coachant individuellement ou collectivement les talents féminins
Pour que la mixité prenne réellement racine, il faut accompagner activement les talents féminins. Des programmes de coaching et de mentorat sont essentiels pour les aider à progresser.
🤝 Collectivement, cela permet de renforcer leur réseau, d’augmenter leur visibilité et de les préparer à des rôles de leadership.
Lire également : Comment promouvoir la diversité et l’inclusion en favorisant le mentorat en entreprise ?
3. Former pour l’avancement de carrière et la mobilité interne
Les formations professionnelles doivent être conçues pour permettre aux talents féminins d’évoluer et de se positionner pour des rôles de leadership.
😉 Il est alors est crucial de former les femmes à la mobilité interne, en leur offrant des outils pour identifier les opportunités d’évolution, se repositionner sur des projets à forte visibilité, et se préparer aux défis des nouvelles responsabilités.
En conclusion
Les entreprises qui réussiront demain sont celles qui savent conjuguer compétence et différence, égalité et performance.